Entretien avec Zälläqä (dit Asmäräw) Bälay, le 08/05/1996,à Bahar Dar réalisé par Anne Bolay et Sisay Negusu (petite conversation de bar) Z : Celui-là c’est un cadet, il va être un des meilleurs. il est prometteur. S : Lui ? La serveuse : C’est ton fils ? Z : Oui, lui il va être un grand dans l’avenir. S :A quel âge as-tu commencé ? Z : À 20 ans. S : À 20 ans !!! Tu voulez dire avec l’âge. Z : Ah, Vous voulez dire avec l’âge. S : Oui, avec l’âge. Z : Mon âge, eeuuuuh, mon âge, je suis né en quarante-cinq (=1952-53 GC). S : Quand est-ce que tu as commencé à chanter ? Z : Ça doit faire 20 ans de toute façon. La serveuse (en même temps) : Ton âge ! Quel âge as-tu ? S : Ah, ok on est en 88. Donc 45… (Sisay calcule) Z : J’ai commencé quand j’avais 23 ans. S : C’est ton père qui jouait ? Z : Oui, c’est mon père. S : Est-ce qu’il était connu ? Z : Oui, il était connu. S : Comment il s’appelait ? Z : Ato Belay Mekete (Sisay doit le faire répéter). S : C’était ici à Bahar Dar ? Z : Non, non, mon père était de Gondar. S : Et toi aussi tu viens de Gondar ? Z : Oui, je suis né à Gondar. Ma mère aussi elle chantait. Ma mère s’appelle Talemitch Kassa (littéralement : “la rêvée”). S : Ils jouaient ensemble avec ton père ? (ils jouaient dans ce genre de lieu ?) Z : Oui, comme ça, enfin aussi dans les mariages. On les appelait dans les mariages. On les invitait à venir dans les mariages, avec du respect. S : Comment ça va le travail ? Z :Ça va. On joue dans la cour du betä mängest (lit. “maison du pouvoir”, désigne l’administration politique) et puis on accompagne aussi à l’église et en ce qui concerne l’agriculture, on travaille la terre (on laboure). Le musicien nourrit ses cordes avec une résine d’encens (etan) et Sisay lui demande pourquoi. Il lui répond que c’est pour que cela résonne mieux. S : Tu as appris en même temps le masinqo et le chant ou séparément ? Z : Oui, j’ai appris le masinqo en premier et après j’ai ajusté ma voix dessus.