Sur notre île, on parle xârâgurè à Ouinanéquelques personnes à Unia, peut-être aujourd'hui plus personne du
tout,à Thio, c'est la langue de Thiomais aujourd'hui la langue se perd peu à peu.Par contre à Borendy, on entend le xârâgurè.Les enfants parlent plus en français,cela fait que notre langue se perd,car nous ne retenons pas bien la langue par rapport à la langue
ancienne qui était parlée.Nous parlons aussi le xârâgurè mais ce n'est plus comme avant
comme le parler des vieux.Combien de personnes parlent encore le xârâgurè aujourd'hui ?
Peut-être 300 personnes.A Borendy, une seule femme enseignait la langue authentique,
maintenant, il n'y a plus rien.C'est bon aussi de remettre en place l'apprentissage de la langue
pour que les jeunes enfants l'apprennent à nouveau.Quant aux enfants qui habitent Thio,aujourd'hui nos petits se retrouvent à l'école,ils se parlent en français,car ceux qui habitent Thio, ils ne parlent pas la langue chez
eux.C'est bon aussi de remettre [cet enseignement] en place pour que
les enfants puissent savoir parler la langue xârâgurè.Maintenant, ils pratiquent le français alors que ce n'est pas
notre langue.Ils ne savent pas dire certaines choses dans la langue.Ils emploient des mots en français, tout comme nous.Parfois aussi nous parlons en français.Nous ne savons pas comment le dire dans la langue.Et c'est bien de se remettre à cet apprentissage,réapprendre à nos enfants comment parler,de mettre en place des choses, des jeux à l'école en
langue.Quelques jeux existent, on les pratique une journée dans la
semainelà-bas à l'îlot Saint Benoît là où nos enfants de Borendy se
regroupent, là-haut là-bas.Les enfants et des gens de Borendy là-bas à Thio,le nom de cet endroit, c'est l'îlot Saint Benoît.Pendant un jour, nous faisons des jeuxpour que les enfants apprennent les noms des plantes et des
poissons,et tout ce qui est de chez nous et à côté de nous,la façon de faire des vieux qu'ils pratiquaientIl faut que les enfants connaissent ces nomspour que quand ils seront grands un jour,ils transmettent à leur tour à leurs enfants.Pourquoi souhaite-t-on aujourd'hui que la langue revive ?Notre langue est une chose importante, ainsi,elle dit certaines choses, des façons de dire qui n'existent pas
lorsque tu parles en français.Moi, dans mon travail à la maison de la catéchèse,quand je transmets une parole de Dieu aux enfants,et bien, il faut que nous leur parlions en langue pour qu'ils
parlent la langue.Parce que nore langue, elle nous parle des choses que nous vivons
tous les jours.C'est bien aussi qu'ils retiennent ces petites façons de
direcar ce sont des choses pour eux, un jour.La façon de dire les noms des arbres et des produits de la mer,
tout cela.C'est bon que nos petits enfants connaissent,parce qu'un jour, nous ne serons plus là…Ils apprendront à leur tour à ceux qui suivront.Ils constitueront aussi nos raisons d'être chez nous, que nous
vivrons aussi.C'est une grande chose que notre langue !comme là-haut à la tête de l'île, et au bout de l'îleles gens de là-haut, ils ont leur propre langue.Et bien, nous aussi nous avons notre langue,il faut qu'elle vive aussi, pour que chez nous elle puisse
vivre.On dit que la tête de l'île, là-haut à Unya et Yaté,et au bout de l'île en bas et les gens des îles,les enfants, quand ils parlent leur langue,nous sommes contents de les entendre parler.Moi, je suis contente quand j'entends des enfantsqui parlent leur langue.Quand je vois des petits xârâcùù, ils parlent xârâcùù, c'est quelque chose d'important pour
moi.Je souhaite que les enfants de chez moiils puissent parler aussi la langue xârâgurè.Les enfants de Borendy et les enfants de Thio,les enfants de l'école,ils parlent aussi la langue, parce que c'est notre
langue.Parfois je leur dis que nous avons la peau noirenous sommes des Kanak, et les gens qui parlent français,ils ont la peau blanche.Ce n'est pas notre langue, le français,notre langue, c'est celle que nous parlons à la maison.La langue des Blancs, qu'ils ont apportée,elle est la cause que nous parlons leur langue.Notre langue à nous Kanak, c'est celle-ci.Eux, leur langue, ils l'ont apportépour nous apprendre d'autres choses.Et il faut que les deux marchent ensemble pour faire de nous un
être humain.Moi, ma langue vient en premier, elle est prioritaire,et la langue de l'étranger, elle vient après.La mienne d'abord, l'autre ensuite.Je parle ma langue, parce que c'est chez moi ici, chez moi, qui
suis Kanak.L'homme blanc est arrivé, il nous a trouvé.Il est vrai que nous disons que l'étranger,il nous a apporté aussi des choses,il a fait qu'il y a des choses qui existent à présent chez
nous.Mais pour moi, aussi, il faut que ma langue vive,qu'elle vive chez moi.Voilà, il n'y a plus rien d'autre que je veuille dire.C'est la fin, c'est fini.